Cérémonie de pré-lancement de la célébration des 30 ans d’ECOFAC
Libreville (Rép. Gabonaise), le 10 juin 2022– La capitale de la république Gabonaise a abrité la cérémonie de pré-lancement de la célébration des 30 ans du Programme régional d’Appui à la Préservation de la Biodiversité et des Ecosystèmes Fragiles d’Afrique centrale (ECOFAC) par la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Délégation de l’Union Européenne au Gabon, et à Sao Tomé et Principe.
La cérémonie a été présidée par le Professeur Lee WHITE, Ministre des Eaux et Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du plan climat, et du plan d’affectation des terres de la République Gabonaise en présence du Président de la Commission de la CEEAC, l’Ambassadeur Gilberto Da Piedade Verissimo, de Madame Rosario BENTO PAIS, Ambassadrice et, Chef de Délégation de l’Union européenne au Gabon, Sao Tomé-et-Principe et la CEEAC des Commissaires de la Commission de la CEEAC, des Représentants du Corps diplomatique des Etats membres de la CEEAC, des Organisations internationales, des Représentants du Secteur privé et de la Société civile.
Des interventions
La cérémonie d’ouverture a été ponctuée par quatre interventions :
- Mot de la Représentante de la Société Civile,Mme EDWIGE EFFA, Présidente du Forum National Conférence des Ecosystèmes Forestiers Denses et Humides d’Afrique centrale (CEFDHAC) du Gabon ;
- Allocution de madame Rosario BENTO PAIS, Ambassadrice de l’Union européenne au Gabon, Sao Tomé-et-Principe et la CEEAC ;
- Allocution de l’Ambassadeur Gilberto Da Piedade VERISSIMO, Président de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ;
- Discours du Professeur Lee WHITE, Ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du Plan Climat, des Objectifs de Développement Durable et du Plan d’Affectation des Terres.
Ces quatre interventions ont été suivies de deux présentations techniques que sont :
- Bref aperçu historique des 30 ans d’ECOFAC pour la sous-région, par le Docteur Honoré TABUNA, Commissaire en charge du Département Environnement, Ressources Naturelles, Agriculture et Développement Rural (DERNADR) de la CEEAC ;
- Puis de brèves Informations sur les résultats et domaines de capitalisation du programme ECOFAC 6 par monsieur Maxime Nzita, Assistant Technique Régionale, chef de mission.
Les financements
Le financement du Programme régional ECOFAC est estimé à 250 millions d’€ au cours des 30 ans. De nombreux partenaires issus de tous les secteurs concernés (Etats Gestionnaires des Aires protégées, ONGs Internationales, privés, Organisations de la Société Civile régionales, nationales et locales) ont été mobilisés, par le biais de centaines de contrats signés.
Les retombées
Lancé depuis 1992, le Programme régional ECOFAC est l’expression de trois décennies de coopération étroite renforcée entre la Commission de la Communauté Economique des États de l’Afrique centrale – CEEAC et l’Union européenne, ainsi que des Etats membres respectifs.
Il est le fruit des engagements pris par l’Union européenne, dans le cadre de sa Politique d’aide au développement (FED), des Accords de Cotonou ACP-UE et de ceux de la coopération sous régionale, définie par les « Programmes Indicatifs Régionaux (PIR) » de l’Afrique centrale, dans le secteur de la gestion durable des ressources naturelles.
Les 11 pays membres de la CEEAC ont bénéficié des retombées du Programme régional ECOFAC, à travers, entre autres, la contribution au financement du système de l’économie verte en Afrique centrale (SEVAC) et les interventions dans des sites à haute valeur écologique dans sept (7) pays, trente-un (31) aires protégées et huit (8) paysages, parmi lesquels des complexes d’aires protégées transfrontalières, dont la gestion concertée contribue à l’intégration sous régionale, et justifiant ainsi les investissements successifs de l’Union européenne.
Cette coopération CEEAC/UE a contribué efficacement à structurer les activités socio-économiques des peuples d’Afrique centrale et à façonner le paysage politique, diplomatique, institutionnel et opérationnel de la conservation et la gestion durable des écosystèmes du Bassin du Congo et de ses zones périphériques. Elle a été bénéfique dans des domaines thématiques clés tels que : (i) l’évolution des aires protégées et l’amélioration de l’efficacité de leur gestion grâce aux approches et modèles novateurs, (ii) le capital naturel intégré à la recherche, aux savoir-faire et connaissances empiriques, (iii) la formation et le renforcement du capital humain dans la gestion des aires protégées et de l’aménagement des dynamiques territoriales et des mutations sociales, (iv) la participation active et la prise en compte des Populations Autochtones et Communautés Locales (PACL), (v) l’appui institutionnel et le développement de la Diplomatie environnementale.
Les appuis stratégiques et durables fournis au fil du temps par l’Union européenne, en soutien aux efforts de la CEEAC et des Etats membres, ont permis, entre autres, de répondre aux menaces de plus en plus croissantes et de relever les nombreux défis liés à la sauvegarde de la biodiversité, la contribution des forêts du bassin du Congo au climat mondial et au bien-être des populations de la sous-région et la création des aires protégées.
Selon l’Etat des Aires Protégées 2020, l’Afrique centrale compte aujourd’hui 206 aires protégées. Ce qui représente 14,8% de la surface terrestre et 5% de surface marine de notre sous-région. Parmi ces aires protégées figurent les aires protégées transfrontalières dont le Tri National Sangha (TNS) qui regroupe des aires de trois pays (Cameroun, Congo et République Centrafricaine), le TRIDOM formé par les aires protégées du Dja au Cameroun, Odzala Kokoua au Congo et Minkébé au Gabon, le binational Lac Télé Lac Tumba regroupant le Congo et la RDC et, enfin, le binational Mont Allen et Mont Cristal entre la Guinée Equatoriale et la République Gabonaise. Pour la Commission de la CEEAC, ces aires protégées transfrontalières peuvent représenter des véritables laboratoires spontanés du développement économique, du libre-échange et de l’intégration régionale. Car, les échanges commerciaux et culturels se font au niveau de ces territoires et paysages transfrontaliers depuis plusieurs années sans entrave et restriction.
Gratitude et engagements de la CEEAC
Tout en réitérant la profonde gratitude de la Commission de la CEEAC et de ses Etats membres à l’Union européenne pour tous les investissements et appuis multiformes consentis au profit de la sous-région durant les 30 ans le Président de la Commission de la CEEAC a assuré que son institution ne ménagera aucun effort pour que la coopération entre la CEEAC et l’Union Européenne se poursuive à la suite du bilan et la lumière des leçons apprises. « La poursuite de cette coopération se fera dans le respect du nouveau cadre institutionnel et de gouvernance des programmes sectoriels de la Communauté ainsi que la réorganisation institutionnelle en cours de construction, conformément au processus de mise en œuvre de la réforme institutionnelle et organisationnelle de la CEEAC », a-t-il souligné.
Ces programmes vont concerner, entre autres, deux nouvelles économies, l’économie verte et l’économie bleue, nécessaires pour la diversification des économies des Etats membres de la CEEAC pris en compte dans le Plan stratégique indicatif à Moyen Terme 2021-2025 de la Commission de la Communauté. L’initiative « NaturAfrica » qui portera sur l’économie verte et la gestion durable des écosystèmes terrestres à partir de 2022 et l’initiative « Océans – Golfe de Guinée » qui portera sur l’économie bleue et la gestion durable des océans, zones côtières et bassins versants à partir de 2024 sera le premier test pour un réel changement de paradigme puisque les Etats, le secteur privé, la société civile et les populations veulent des changements qui portent un réel impact positif à la résolution des problèmes vécus au quotidien, a conclu l’Ambassadeur Gilberto Da Piedade Verissimo.