Présidence

La Mission d’information et d’évaluation de la Commission de la CEEAC en République Centrafricaine est à pied d’œuvre

Bangui(RCA), le 29 octobre 2020Arrivée à Bangui le dimanche 25 octobre 2020, la Mission d’information et d’évaluation de la situation pré-électorale de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) en République Centrafricaine, déployée par le Président de la Commission, Son Excellence Gilberto Da Piedade VERISSIMO, en prélude au premier tour des élections législatives et présidentielles prévues le 27 décembre 2020 est conduite par le Commissaire en charge des Affaires Politiques, de la Paix et de la Sécurité son Excellence, Mangaral Banté.

La première journée de travail de la Mission de la CEEAC a débuté par une importante séance de travail au siège du Bureau de Liaison avec les Ambassadeurs et Représentants des Etats membres de la CEEAC accrédités en République Centrafricaine, notamment, les Ambassadeurs de la République Démocratique du Congo, de la République du Congo, de la République du Tchad, puis les Chargés d’Affaires a. i de la République du Cameroun et de la République de Guinée Equatoriale ainsi que le Consul général de la République d’Angola.

Après avoir présenté les objectifs principaux de la Mission, le Commissaire en charge des Affaires Politiques, de la Paix et de la Sécurité a laissé la parole à ses interlocuteurs pour recueillir des informations sur le processus électoral.

Des différentes interventions des plénipotentiaires des Etats membres de la CEEAC présents, il ressort essentiellement :

  • Le processus électoral, qui semble irréversible, est financé en grande partie par les partenaires extérieurs et se déroule assez bien dans l’ensemble, conformément au calendrier électoral modifié récemment.

Cela est marqué notamment par l’enrôlement des électeurs ; la publication et l’affichage des listes électorales dans les différentes circonscriptions ; la nomination des nouveaux Commissaires devant siéger au sein de l’Autorité Nationale des Elections ; etc.

  • Cependant, ce processus comporte encore quelques problèmes qui méritent d’être relevés à savoir : un manque à combler de 4 millions de dollars US sur le financement des préparatifs; l’insécurité et les risques liés à la pandémie du COVID-19 ; les protestations d’une partie de l’opposition sur la fiabilité du processus et l’exclusion des réfugiés ; les remous autour des risques d’invalidation de certaines candidatures, notamment celle de l’ancien Président Bozizé ; l’attitude négative des leaders de certains groupes armés n’ayant pas encore totalement garanti le déroulement des élections dans les zones qui sont sous leur contrôle ;
  • L’enregistrement de 17 candidatures déjà été annoncées pour l’élection présidentielle ;
  • Les assurances données par la MINUSCA sur la sécurisation des élections, grâce à un plan élaboré à cet effet avec la collaboration des autorités centrafricaines.

Au terme de leurs interventions, les Ambassadeurs et Représentants des Etats membres de la CEEAC ont fait les recommandations ci-après :

  • Nécessité de renforcer la coopération militaire entre la RCA et les pays de la région, notamment en matière de formation ;
  • Importance pour les pays de la CEEAC de mener le plaidoyer en vue de faire lever l’embargo sur les armes qui pèse encore sur la RCA, surtout au moment où les groupes armés continuent à se doter des armes sophistiquées ;
  • Nécessité pour la CEEAC de marquer une présence plus renforcée sur le dossier centrafricain, y compris sur le plan militaire ;
  • Besoin de relancer le dossier de la construction du pont sur le fleuve Oubangui entre Bangui et Zongo en RDC.

Les échanges avec les Ambassadeurs et Représentants des Etats membres de la CEEAC ont été conclus par la promesse faite par le Commissaire de rendre fidèlement à qui de droit, c’est-à-dire le Président de la Commission.

La deuxième étape de la Mission de la CEEAC au cours de la journée du 26 octobre 2020 a été marquée par une importante audience accordée par la Ministre de la Défense, Mme Marie Noelle KOYARA.

Après les civilités d’usage, le Commissaire, Chef de la délégation de la CEEAC a rappelé les objectifs essentiels de la Mission. Il a particulièrement souligné que la Mission était à Bangui pour écouter et recueillir les suggestions des acteurs.

A la suite de cela, Mme la Ministre de la Défense a introduit son propos par une présentation générale des enjeux liés à la crise centrafricaine.

Elle a particulièrement insisté sur les faits ci-après :

  • La situation en RCA mérite une attention de tous les Etats membres de la CEEAC ;
  • La crise centrafricaine est aussi essentiellement guidée aujourd’hui par les enjeux et les intérêts économiques des acteurs nationaux et internationaux ; c’est ce qui explique le fait que les groupes armés se sont repliés autour des zones minières ; une ruée particulière vers l’or et le diamant est observable à cet effet par des acteurs de diverses nationalités ;
  • Trois groupes armés perturbent particulièrement le processus électoral en ce moment en RCA à savoir : l’UPC d’Ali Darassa ; la 3R de Sidiki Abbas et le MPC d’Al-Khatim ; ces groupes armés ont des armes lourdes et sophistiquées, alors que l’embargo sur les armes est maintenu contre le gouvernement centrafricain.
  • Nécessité de traiter certains de ces groupes armés aujourd’hui comme des terroristes, en raison du fait qu’ils procèdent désormais à des prises d’otages, y compris des FACA, et utilisent également des mines anti-personnel au cours de leurs opérations.

Malgré cette situation préoccupante, les préparatifs des élections se poursuivent, y compris sur le plan de la sécurisation du processus.

A cet effet, Mme la Ministre a confirmé à la délégation de la CEEAC que les élections du 27 décembre auront bel et bien lieu, grâce notamment à un plan de sécurisation du processus élaboré par la MINUSCA et les autorités centrafricaines, et dont Mme la Ministre de la Défense est la Coordinatrice.

Au terme des échanges fructueux entre les deux délégations, Mme la Ministre a émis les recommandations ci-après :

  • Demande expresse à la CEEAC de déployer un contingent militaire pour sécuriser les élections, à cause de l’insuffisance des actions de la MINUSCA ;
  • Nécessité pour la CEEAC d’œuvrer en vue de la levée de l’embargo sur les armes qui pèse encore sur la RCA ;
  • Nécessité de renforcer les FACA en moyens roulants, notamment pour les opérations de sécurisation du processus électoral ;
  • Nécessité pour la CEEAC de mettre en application les principes de non-indifférence et de solidarité contenus dans les textes révisés de la CEEAC.

Mme la Ministère a terminé son intervention en informant la délégation de la CEEAC des efforts en cours en vue de sécuriser notamment les frontières avec les voisins de la RCA.

Une série de rencontres bilatérales, notamment des Commissions mixtes, est à cet effet prévue dans les jours à venir, avec le Cameroun, l’Angola, le Congo et le Tchad.

Le Commissaire aux Affaires Politiques, Paix et Sécurité de la CEEAC a quant à lui conclu sa prise de parole, par une promesse ferme de rendre fidèlement compte au Président de la Commission qui lui, est arrivé à Bangui le mardi 27 octobre 2020.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page