Yaoundé (Rép. du Cameroun), le 05 juillet 2023– Ouverture ce matin dans la capitale camerounaise du « Forum régional de vulgarisation, d’appropriation et d’endossement politique du projet de stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine dans les supports de communication écrite, audiovisuelle et numérique en Afrique centrale », le 4ème du genre. Le Forum de Yaoundé est organisé en étroite collaboration avec la Commission de la CEEAC et avec l’appui multiforme du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), par ailleurs Secrétariat de l’UNSAC.
L’objectif de cette rencontre de Yaoundé est de « sensibiliser les États membres sur l’existence et le bien-fondé du projet de stratégie régionale et de plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine ».
Au-delà de ce souci de vulgarisation, il s’agira d’amorcer le processus de son appropriation par les États de l’Afrique centrale et d’ouvrir les discussions sur les voies à suivre en vue de son endossement et de son adoption par les hauts responsables politiques des pays de la sous-région, conformément aux recommandations de la 55ème réunion ministérielle de l’UNSAC, tenue du 15 au 19 mai 2023 à Sao Tomé.
Trois allocutions ont été prononcées au cours de la cérémonie d’ouverture :
- L’allocution du Directeur Régional pour l’Afrique centrale, Représentant de l’UNESCO auprès du Cameroun, de l’Angola, du Burundi, de la Guinée Equatoriale, de la République Centrafricaine, de Sao Tomé & Principe et du Tchad, SEM. Paul Coustère;
- L’allocution du Commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité à la Commission de la CEEAC SEM. Mangaral Banté, Représentant le Président de la Commission de la CEEAC SEM. Gilberto Da Piedade Verissimo ;
- Et le discours d’ouverture du Secrétaire Général du ministère des Relations extérieures du Cameroun, Monsieur Oumarou Chinmoun.
Au cours de son allocution, le Commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité à la Commission de la CEEAC SEM. Mangaral Banté, a retracé le processus démocratique en Afrique centrale enclenché depuis les années 90 avec son cortège des libertés recouvrées, notamment la liberté d’expression ayant accouché d’un nombre croissant d’acteurs dans le secteur des médias et de l’audiovisuel qui se répandent partout dans les différentes régions.
Il a relevé par contre l’émergence des réseaux sociaux qui distillent des informations utiles mais aussi une floraison des discours emprunts de haine et d’incitation à tout acte parfois illicite. C’est ainsi que le chef de la délégation de la Commission de la CEEAC a déclaré « dans plusieurs États membres, des informations clairement assimilables à des discours haineux circulent dans les médias et menacent dangereusement la cohésion sociale et le vivre ensemble, surtout lorsque des groupes ethniques ou culturels sont particulièrement visés. Des scènes de haine ethnico-politiques sont régulièrement véhiculés à travers des vidéos, des enregistrements audio et autres supports aussi bien à travers les médias classiques que les réseaux sociaux…Ces situations s’aggravent particulièrement dans des zones en crise où il y a des réels risques que la situation s’envenime et prenne une tournure incontrôlable comme cela a déjà été observé, malheureusement. »
Au nombre des résultats attendus, les participants préconisent adopter le Projet de Stratégie régionale et son plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine afin de les soumettre à la validation et l’adoption par les instances habilitées du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX).
Prennent part aux travaux du Forum de Yaoundé, en dehors de la CEEAC et de l’UNOCA, les entités onusiennes le Bureau de l’UNESCO pour l’Afrique centrale, le Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC, entre autres.