DISCOURS DE SEM GILBERTO DA PIEDADE VERÍSSIMO, PRESIDENT DE LA COMMISSION DE LA CEEAC, À L’OUVERTURE DE LA PREMIÈRE RETRAITE DE LA COMMISSION DE LA CEEAC, LE 13 OCTOBRE 2020
EXCELLENCE MONSIEUR LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DE LA REPUBLIQUE GABONAISE
EXCELLENCE MONSIEUR LE REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIE POUR L’AFRIQUE CENTRALE
EXCELLENCE MESDAMES ET MESSIEURS LES AMBASSADEURS DES ETATS MEMBRES DE LA CEEAC
EXCELLENCE MADAME LA REPRESENTANT DE L’UNION EUROPEENE POUR L’AFRIQUE CENTRALE
EXCELLENCE MADAME LA VICE-PRESIDENT DE LA COMMISSION
MESDAMES ET MESSIEURS LES COMMISSAIRES
MESDAMES ET MESSIEURS
Je voudrais avant tout propos vous remercier pour avoir pris de votre temps pour assister à l’ouverture des travaux de la toute première retraite de la Commission de la CEEAC depuis sa prise de fonction le 1er septembre 2020.
Votre présence en ces lieux témoigne de l’intérêt que vous portez à l’évolution de notre Communauté dont la récente réforme institutionnelle, portée par nos Chefs d’Etat et de Gouvernement et pilotée par Son Excellence Ali Bongo Ondimba, Président de la République Gabonaise et Président en exercice de la CEEAC, ouvre la voie à une redynamisation totale, porteuse d’espoir pour la quête de la paix, du développement et de la prospérité pour les citoyens d’Afrique centrale.
La Commission, qui est l’organe exécutif de la Communauté, est appelée à jouer un rôle essentiel dans la réalisation de cette perspective.
A ce titre, il lui revient d’une part, la mission de mettre en place et opérationnaliser les institutions de la nouvelle Communauté et d’autre part, celle d’élaborer et proposer aux Etats membres un projet communautaire conforme à leurs attentes et à même de faire ressentir tant en Afrique centrale qu’au niveau continental et international, l’impact d’une organisation revigorée, dynamique, innovatrice et ambitieuse, capable d’assumer pleinement ses missions régionales et contribuer à l’atteinte des objectifs d’intégration et de développement du continent africain.
Cette mission incombe de manière générale à tous les personnels de la Commission, élus et fonctionnaires sans exclusive, sous l’impulsion et la direction du nouveau directoire composé du Président, de la Vice-présidente et de ses cinq commissaires.
C’est conscient de cette lourde responsabilité que j’ai élaborée une vision prospective qui est appelée à être approfondie et enrichie dans le cadre de la présente retraite.
Cette vision est celle d’un avenir commun dans un environnement de paix, de sécurité et de stabilité, soutenu par un développement durable et une bonne gouvernance, afin d’assurer aux citoyens de la communauté, des conditions de vie meilleures dans la liberté et la justice.
Sur la base de cette vision, nous aurons la charge au cours des cinq prochaines années, de promouvoir :
- La coopération politique, la paix et la sécurité comme conditions préalables pour que la région atteigne un état d’intégration qui génère son développement socio-économique harmonieux ;
- Le processus d’intégration des économies et des sociétés des Etats membres ;
- Le développement de mécanismes formels d’intégration sociale entre les populations ;
- L’intégration physique qui assure le sentiment de l’espace commun, concrétise la mise en place du marché commun dans l’espace régional, ainsi que la libre circulation des personnes, des biens et des services.
- La mise en œuvre ou l’élaboration des normes communes régionales ou continentales en matière de bonne gouvernance, de respect et de protection des droits humains ;
- L’émergence de la Communauté dans le système international comme un acteur régional crédible pour la consolidation de la paix et de la sécurité et un partenaire fiable dans les processus de construction de l’économie mondiale.
En effet, longtemps perçue de l’intérieur comme de l’extérieur comme le maillon faible du processus de développement et d’intégration continental, la CEEAC se doit, à l’issue de sa réforme, d’occuper en le méritant, sa position stratégique au cœur de l’Afrique et dans le monde. Une telle ambition n’est nullement irréaliste au regard des immenses ressources naturelles qui font de l’Afrique centrale la mamelle nourricière principale de l’industrie des technologies mondiales. Elle n’est pas non plus une chimère si on prend en compte la qualité de son potentiel humain.
Comment passer de la vision à la réalisation des objectifs ?
Là est toute la problématique de la réflexion à laquelle je convie les participants à cette retraite.
Les sujets suivants de réflexion seront au centre de nos échanges :
La projection d’un plan stratégique à moyen terme, (le temps de notre mandat de cinq ans) ;
La conception d’un programme de travail au titre de l’année 2021 et d’un mécanisme d’évaluation de sa mise en œuvre ;
La feuille de route pour l’opérationnalisation des organes et structures créés par le Traite révisé.
Le passé récent de la CEEAC est celui d’une organisation ne disposant que rarement de fonds nécessaires pour le fonctionnement de ses institutions et la mise en œuvre de ses programmes. Pour un financement régulier du budget de la Communauté, les Etats membres doivent être convaincus de la pertinence et de l’opportunité des programmes proposés ou en cours de mise en œuvre. C’est pourquoi toutes nos actions devront tendre vers des résultats concrets.
La Commission doit en effet s’adapter à la gestion orientée vers les résultats et se doter des moyens conséquents de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre effective de ses projets.
Il n’y aura place pour des activités de routine. Chaque initiative devra être motivée par un objectif précis. À cet effet, les Départements devront, sur la base des orientations données par les Conférences des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC, élaborer et soumettre chaque année en vue de leur prise en compte dans l’exercice budgétaire, l’ensemble des programmes relevant de leurs compétences. Ces programmes devront être détaillées de manière à en faire apparaitre la pertinence, l’opportunité, la faisabilité, les conditions pour leur exécution et la durée probable de leur aboutissement.
A cet égard, il est attendu des personnels de la Commission, les élus comme les responsables nommés, qu’ils fassent preuve d’engagement, de professionnalisme, de probité morale et intellectuelle, d’honnêteté, de rigueur et de loyauté vis-à-vis de la Communauté et des institutions qui l’animent.
Aucun laxisme ne sera accepté. Les délais et la qualité de l’exécution des taches seront pris en compte dans le processus d’évaluation des personnels.
Il faudra en outre qu’ils se conforment aux exigences du travail en équipe, ce qui suppose une collaboration franche et totale, une solidarité active et un sens élevé de responsabilité collective.
Excellences Mesdames et messieurs,
Sur un tout autre plan, la Commission s’évertuera à mieux harmoniser ses interactions avec la Commission de l’Union africaine et les Exécutifs des autres Communautés Economiques Régionales conformément au Protocole d’Accord de 2008, régissant les relations entre les CER et l’Union africaine et entre les CER. Ces relations sont soutenues par les principes de complémentarité et de subsidiarité. La réforme de l’Union africaine a en outre mis un accent particulier sur la nécessité pour l’Organisation continentale et les CER de procéder à une division rationnelle du travail afin de favoriser l’émergence d’un système de planification commun et d’une synergie effective dans la mise en œuvre des divers projets.
La coopération avec les CER s’impose d’autant plus à la CEEAC qu’elle est voisine avec toutes les CER et se trouve de ce fait impliqué dans les situations de crises affectant les autres régions.
Excellences Mesdames et Messieurs,
C’est le lieu pour moi de lancer un vibrant appel à tous nos Etats membres pour leur adhésion et leur soutien à nos démarches visant à renforcer les capacités de la Commission.
De même, nous attendrons de nos partenaires, qu’ils continuent d’assister la CEEAC dans le respect de ses orientations, pour la promotion de l’intégration en Afrique centrale et la poursuite des objectifs de développement.
Nous nous engageons à travailler pour une CEEAC visible due à sa lisibilité, sa crédibilité et son utilité pour le peuple de la région de l’Afrique central, du continent africain et du monde.
Je vous remercie pour votre aimable attention.