LA COMMISSION DE LA CEEAC DANS L’ANNÉE CONTINENTALE DE LA CULTURE : L’AFRIQUE QUE NOUS VOULONS !

mai 3, 2021

Sous la présidence de l’Ambassadeur Gilberto Da Piedade VERISSIMO, la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) constitue, dans le cadre de l’intégration régionale, le pilier principal de l’Union Africaine (UA) en la partie centrale du continent. A ce titre, la Commission de la CEEAC a la responsabilité, à travers des projets et des programmes, d’accompagner les Etats membres de l’Afrique centrale à réaliser les objectifs fixés par l’Agenda 2063.

Ce vaste programme panafricain vise manifestement à forger une sensibilité commune et, par là même, à contribuer à la construction d’une communauté culturelle. Les Aspirations II, V et VI de cet Agenda posent ouvertement la dynamique dont il se nourrit: « Un continent (…) ancré dans les idéaux du Panafricanisme et la vision de la Renaissance africaine » « Une Afrique dotée d’une forte identité culturelle, d’un patrimoine commun et de valeurs et d’éthique partagées » et une « Afrique dont le développement est axé sur les populations, qui s’appuie sur le potentiel de ses populations, notamment celles des femmes et des jeunes, qui se soucie du bien-être des enfants. »  Tous ces éléments qui montrent, a minima, que ‘‘L’Afrique que nous voulons’’ pose au cœur même de sa réalisation, la problématique de la culture en tant que valeur et processus de construction sociale et de développement personnel.

Lors de son investiture à la tête de l’Union Africaine pour l’année en cours, S.E.M. Felix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République Démocratique du Congo, rappelle sans équivoque que « les arts, la culture et le patrimoine constituent le socle de la renaissance africaine ». Et, s’inspirant du thème de l’année : « Arts, culture et patrimoines : leviers pour l’édification de l’Afrique que nous voulons », il place sa mandature sous le signe d’une « Union Africaine au service des peuples » entièrement fondé sur la reconnaissance du génie créatif des peuples africains.

Fort de telles orientations, la CEEAC, Présidée pour l’année en cours par Son Excellence Denis SASSOU NGUESSO, entend accélérer la mise en œuvre des programmes consignés dans son Plan Stratégique Indicatif à Moyen Terme (2021-2025) portant spécifiquement sur la Culture.

Coordonnée par la Commissaire en charge de la Promotion du Genre, Développement Humain et Social, Madame KAPINGAYvette NGANDU, la Commission de la CEEAC travaille à créer un environnement régional plus attractif au développement des industries culturelles et créatives pour la mise en place d’un dispositif qui permettra de prendre appui sur une Région en phase avec son histoire, la richesse de son patrimoine et son potentiel artistique

C’est, en conséquence, la raison pour laquelle la Commission de la CEEAC a lancé un concours pour se doter d’une devise et d’un hymne régional, conformément au Traité révisé de la CEEAC pour renforcer les symboles et l’identité régionale.  De même, la Commission de la CEEAC envisage à très court termes la mise à jour de sa stratégie régionale de la promotion et du développement de culture en Afrique Centrale, en cours de réalisation. Elle nourrit le projet de rendre compte des mutations culturelles actuelles et de faire du secteur un levier de développement tel qu’il se conçoit à travers l’agenda 2063 de l’Union Africaine. Différentes propositions d’action, pour promouvoir le patrimoine culturel grâce au développement de partenariats régionaux et internationaux ainsi que le marché des biens et services culturels, ont déjà été initiées par la CEEAC.

La Commission de la CEEAC forme le projet de créer une dynamique commune entre les opérateurs culturels de la Région. Autour d’un programme conjoint avec, entre autres, le Centre International de Recherche et de Documentation sur les Traditions et les Langues Africaines (CERDOTOLA), le Festival Panafricain de Musique (FESPAM), l’Observatoire des Politiques Culturelles en Afrique (OCPA) et le Centre International de Civilisation Bantu (CICIBA), elle entend former un collectif d’acteurs culturels opérant en Afrique Centrale et bien au-delà.

Rappelons déjà, sous l’égide d’un projet endogène : « Bâtissons l’Afrique Ensemble par la Culture », la CEEAC et le CICIBA ont inscrit la signature de leur Protocole d’Accord de Coopération. Plusieurs lignes de force émergent de ce protocole. Pour cette année 2021, la CEEAC et le CICIBA entendent mettre en œuvre cet Accord de Partenariat, entre autres, par une série de publications et expositions communes. Elles porteront sur la célébration des enfants de la Région qui ont nourris les modes d’expressions culturels à travers le monde.

Aussi, comme contribution continentale pour la reconnaissance des artistes et de leurs œuvres, la Commission s’engage à renforcer les capacités des jeunes artistes musiciens, entre autres, de la zone CEEAC et à abriter pour cette année 2021, en Afrique Centrale, la cérémonie de remise des prix d’All Africa Music Awards (AFRIMA), qui est un événement annuel de remise de prix créé en 2014, en collaboration avec l’Union africaine pour récompenser et célébrer les œuvres musicales, les talents et la créativité à travers le continent africain tout en promouvant le patrimoine culturel africain.

Pour promouvoir la culture de la paix dans la Région et, dans l’objectif de mettre en œuvre la « Biennale de Luanda » qui a été instituée par la Décision 558/XXIV, adoptée en 2015, lors de la 24ème session de la conférence des Chefs d’État et des gouvernements de l’Union africaine, la Commission de la CEEAC signera très prochainement un protocole d’Accord avec le Gouvernement de la République d’Angola, en partenariat avec l’Union africaine et l’UNESCO, qui portera sur l’organisation conjointe de la prochaine édition de la Biennale de Luanda au mois d’Octobre 2021. L’objectif général de la Biennale de Luanda est de renforcer le Mouvement panafricain pour une culture de la paix et de la non-violence. Le premier Jalon de la Biennale de Luanda pour l’année 2021 est lancé le vendredi 30 avril 2021 au travers de la célébration du 10e Edition de la journée internationale du jazz, qui marque aussi par le hasard de calendrier, les efforts conjugués de la République du Congo, et la République Démocratique du Congo pour l’inscription de la Rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Enfin, la Commission de la CEEAC a lancé en partenariat avec les ACP et l’Union Européenne un premier prix pour soutenir les industries culturelles et créatives (ICC) d’Afrique centrale. Doté d’une enveloppe budgétaire de €1.050.000, cet appel prévoit de soutenir des initiatives destinées à renforcer le rôle des ICC entant qu’acteurs économiques, sociaux et culturels, dans l’objectif d’accroitre des recettes économiques du secteur créatif, favoriser durablement la création d’emplois liés au secteur culturel ainsi qu’une meilleure accessibilité, reconnaissance et valorisation des artistes et de leurs œuvres. Le premier appel à propositions est ouvert aux organisations légalement enregistrées dans un des pays d’Afrique centrale suivants : le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, São Tomé-et-Principe et le Tchad.

Autant d’initiatives, qui couvrent différents secteurs, matérialisent ce passage de l’action culturelle au développement socioculturel grâce aux grands symboles de notre culture, de notre art, de notre patrimoine, qui donnent toujours accès aux trésors de cette intelligence à la fois spirituelle, intellectuelle, sensible, visuelle, auditive, mémoriel d’un héritage culturel vivant et non fossile et nous disent ce que doit devenir sur le marché régional l’éclat sensible de ces formes intelligibles.

Il va sans dire que la Commission de la CEEAC compte sur ses partenaires traditionnels que sont l’UNESCO et l’Organisation International de la Francophonie (OIF) pour l’accompagner dans la mise en œuvre de ce dispositif.