La commission de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) est préoccupée par la situation d’urgence en République de Guinée Équatoriale avec l’alerte donnée par les autorités suite à plusieurs décès inexpliqués dans un tableau de fièvre hémorragique, survenus dans des villages de la province KIE NTEM en Guinée Équatoriale. Ces localités sont limitrophes des districts de santé d’Ambam, Kye-Ossi et OLAMZE dans la région du Sud Cameroun et la Province du Woleu-Ntem au nord du Gabon.
Les premiers résultats des tests de laboratoire ont révélé qu’il s’agit de la Maladie à Virus Marburg (MVD) ; maladie hémorragique zoonotique grave et mortelle chez l’homme, causée par le virus Marburg.
Tout en saluant la promptitude de la réaction des autorités sanitaires de la République de Guinée Equatoriale pour les premières investigations ainsi que pour l’alerte donnée ayant permis au Cameroun et au Gabon de prendre les mesures préventives qui s’imposent au niveau des frontières,
La commission de la CEEAC suit avec la plus haute attention cette situation d’extrême urgence de santé publique.
La CEEAC recommande la stricte application des mesures de prévention tel que l’éviction de tout contact avec les rongeurs, les primates et limiter l’exposition directe au sang, à la viande, et surtout, cuire soigneusement ces aliments avant de les consommer , porter des gants et un équipement de protection pour prendre soins des malades et se laver régulièrement les mains après s’être occupés d’eux ou leur avoir rendu visite.
Face aux risques très élevé de propagation de cette maladie au Cameroun et au Gabon, la CEEAC appelle les pays frontaliers du foyer de l’épidémie à redoubler d’efforts pour l’application des mesures préventives et la recherche active des sujets contact en vue de circonscrire l’épidémie, en attendant plus de précisions dans les prochains jours concernant l’évolution de la situation pour une riposte plus adéquate.
La résurgence des flambées de cas de fièvre hémorragique et d’autres menaces de santé publique dans notre espace régional commun souligne l’importance de disposer d’un mécanisme régional d’alerte précoce pour la surveillance intégrée des maladies à potentiels épidémiques, ainsi qu’une collaboration inter pays et transfrontalière efficace ; indispensable pour réduire les coûts économiques et humains des épidémies et pandémies.
La CEEAC à travers le Programme de Renforcement des Systèmes Régionaux de Surveillance des Maladies à potentiels épidémiques (REDISSE IV), en collaboration avec Africa CDC, se tient à la disposition de la République de Guinée Equatoriale et des Etats membres frontaliers à la Guinée Equatoriale pour une assistance technique substantielle en appui aux efforts des partenaires de la santé.
L’organisation de la Santé de l’Afrique Centrale (OSAC) dont les Bureaux provisoires viennent d’être attribués à Malabo, sera mise à contribution pour le renforcement de la réponse régionale en matière de sécurité sanitaire.
Fait à Libreville, le 16 Février 2023