En foulant le perron du siège de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale(CEEAC) le 05 août 2021, le Haut-Commissaire du Canada auprès de la République du Cameroun son Excellence Richard Bale avait des préoccupations nobles à exprimer au Président de la Commission de la CEEAC, l’ambassadeur Gilberto Da Piedade Verissimo, notamment, s’imprégner des conditions de son accréditation auprès de la CEEAC. Les raisons de cet intérêt pour la CEEAC sont doubles. La première est l’implication grandissante du Canada en Afrique centrale et auprès des organisations régionales, et la deuxième raison est l’influence croissante et le regain de dynamisme de la CEEAC au plan continental depuis que la Réforme institutionnelle de cette organisation a enfanté d’une Commission qui renoue et renforce la coopération tous azimut avec des partenaires techniques et financiers et autres partenaires au développement. Le Canada n’entend pas se mettre en marge de cette ruée vers une large coopération avec l’Afrique centrale et la CEEAC demeure le meilleur tremplin. Le diplomate canadien a ciblé dans un premier temps, la politique de la promotion du Genre de la CEEAC qu’il promet de soutenir.
Richard Bale est aussi intéressé par les moyens mis en œuvre par la CEEAC pour contribuer à la résolution des situations de crise et sécuritaire qui minent l’Afrique centrale, à savoir le processus de transition en République du Tchad après le décès du président Idriss Déby Itno, la situation sécuritaire en République centrafricaine, en République Démocratique du Congo, dans les régions anglophones de la République du Cameroun, l’implication de la société civile et des femmes dans la résolution des conflits pour ne citer que celles-là.
En guise de réponse aux préoccupations du diplomate canadien, le Président de la Commission de la CEEAC, l’ambassadeur Gilberto Da Piedade Verissimo a expliqué que la situation au Tchad semble sur de bons rails, une feuille de route a été mise en place, la preuve que les tchadiens ont une idée claire de ce qu’ils entendent faire au cours de la transition de 18 mois, les élections sont prévues au mois d’octobre 2022. La CEEAC accompagne ce processus dans la mise en œuvre de la Feuille de route et fonde tous ses espoirs sur une transition apaisée. Tous les soutiens matériels et financiers des partenaires sont les bienvenus, la CEEAC doit travailler en étroite collaboration avec l’Union Africaine. En République centrafricaine, l’opposition démocratique a été acceptée de travailler avec le pouvoir pour préparer le dialogue national, une avancée qu’il faut capitaliser, a conclu le Président de la Commission de la CEEAC. S’agissant des conditions d’accréditation, il suffit d’une Lettre d’accréditation du Gouvernement canadien au Président de la Commission de la CEEAC pour rejoindre le cercle des ambassadeurs accrédités à la CEEAC, a-t-on signifié au diplomate canadien.
A propos du soutien que le Canada entend apporter à la politique Genre des Etats membres de la CEEAC, la Commissaire à la Promotion du Genre, au développement humain et social, Madame Yvette NGANDU KAPINGA a salué la volonté du Canada d’appuyer la CEEAC. Madame la Commissaire a déclaré qu’il faut identifier les faiblesses et les fragilités des femmes afin de mieux les impliquer dans la résolution des conflits. Elle a rappelé en outre que la CEEAC partageait les bonnes pratiques pour impliquer tous les pays à la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur l’implication des femmes dans la résolution des conflits armés.
Edifié sur l’ensemble de ses préoccupations, le diplomate canadien a promis de revenir dans un délai raisonnable pour remettre ses lettres d’accréditation.