CEEAC/MAEP : vers la signature d’un Mémorandum d’Entente (MOU)
Libreville, le 05 août 2021– Le Président de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), l’ambassadeur Gilberto Da Piedade Verissimo s’est entretenu avec une délégation du Mécanisme Africain d’Evaluation par les paires (MAEP), conduite par son Directeur général le Professeur Eddy Maloka.
Au cœur des échanges, la démocratie, et la bonne gouvernance comme outil de développement de l’Afrique, la participation de l’Afrique centrale dans le processus du MAEP, l’enracinement des valeurs partagées au sein des pays de la région d’Afrique centrale et la nécessité de signature d’un Mémorandum d’Entente entre la CEEAC et le MAEP.
La création du mécanisme africain d’évaluation par les paires (MAEP) en 2003 a incarné le nouvel esprit de coopération, de transparence et de responsabilité pour de meilleurs résultats en matière de gouvernance nationale et continentale, a souligné le professeur Maloka. En créant le MAEP, les dirigeants africains entendaient agir et donner aux citoyens les moyens de prendre des décisions critiques et éclairées sur un éventail de problèmes qui impactent directement leur vie. Malheureusement entre les bonnes intentions et la pratique sur le terrain, le fossé n’est pas encore éradiqué et l’Afrique centrale fait toujours office de mauvais élève, peut-on décrypter en filigrane, les propos du Directeur général du MAEP. Des sept sur onze Etats membres de la CEEAC qui ont adhéré au MAEP, seul le Tchad s’est soumis à l’épreuve de l’évaluation. Un coup de chapeau au Président Idriss Deby ITNO qui a pesé de tout son poids pour booster le MAEP dans son pays. Il est souhaitable que les quatre autres Etats restants adhèrent au Mécanisme et les dix devraient se faire évaluer, a conclu le chef de la délégation du MAEP.
Saluant l’arrivée de la délégation du MAEP, le Président de la Commission de la CEEAC a emboité le pas à son hôte en déclarant que l’évaluation peut aider à consolider la paix, les structures politiques et étatiques dans la région d’Afrique centrale. L’ambassadeur Gilberto Da Piedade Verissimo a saisi l’opportunité pour faire le point sur les travaux de la 19è Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement qui se sont tenus le 30 juillet dernier et a rendu compte des conclusions qui en ont découlé. Si la République Centrafricaine, l’Est de la République Démocratique du Congo et le Tchad ont été épinglés comme points chauds de la région en raison des situations sociales, politiques et sécuritaires préoccupantes, il n’en demeure pas moins qu’il faut rester vigilant sur les situations dans la zone anglophone du Cameroun, au Burundi et dans bien d’autres pays, a déclaré le Président de la Commission de la CEEAC.
Jetant un regard critique sur le chemin parcouru par l’organisation communautaire, le Président de la Commission a estimé qu’en 38 ans d’existence, beaucoup reste à faire. « Il nous faut faire la pédagogie de l’intégration », a-t-il martelé, avant d’annoncer qu’en octobre 2021, lors de la célébration de la journée de l’intégration, il sera organisé un séminaire et un chronogramme d’activités à réaliser dans chaque pays sera rendu publique. Par la même occasion les deux dirigeants de la CEEAC et du MAEP ont décidé de tenir une réunion qui aboutirait sur la signature d’un Mémorandum d’Entente entre la CEEAC et le MAEP. Un expert du MAEP devrait être désigné et affecté auprès de la CEEAC pour travailler entre autres sur ces questions. Une Déclaration conjointe a été signée à l’issue de la rencontre par les dirigeants des deux institutions respectives.
DECLARATION-CONJOINTE-CEEAC-MAEP